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Découvrez les principales causes des acouphènes Quelles sont les causes des acouphènes ?

Quelles sont les causes des acouphènes ?

Lorsque l’on ressent régulièrement des acouphènes, il est nécessaire de consulter son médecin traitant, qui peut orienter si besoin les malades vers des spécialistes de l’audition comme les ORL. Ces professionnels de santé interrogent les patients pour déterminer les causes des crises, qui peuvent être multiples : si la surexposition au bruit ou encore l’âge sont les plus fréquentes, le stress ou la fatigue tout comme la prise d’un médicament ototoxique, entrent aussi en considération. Mais le diagnostic peut s’avérer plus sévère : au-delà d’un bouchon de cérumen ou d’une otite non traitée, les acouphènes sont parfois le signe d’une tumeur ou d’une maladie dégénérative.

Quand s’inquiéter d’un acouphène ? Est-ce dangereux ?

On recense donc un certain nombre de causes bénignes :

entrent également en considération. Mais le diagnostic peut s’avérer plus sévère :

Les acouphènes liés à l’âge

La presbyacousie

La presbyacousie est le vieillissement de l’oreille, qui provoque une altération de l’audition. Elle entraîne parfois l’apparition d’autres symptômes tels que des acouphènes. Dans la grande majorité des cas, les personnes victimes d’acouphènes connaissent également des problèmes de surdité.

Le vieillissement de l’oreille est inéluctable, et il n’est pas forcément possible de le guérir ou de le prévenir. À partir de 65 ans, la perte au niveau de l’audition est de l’ordre de 0.5 décibel en moyenne par an. Ce chiffre augmente avec l’âge, avec une perte de 2 décibels par an à partir de 85 ans. Il est donc nécessaire de consulter un spécialiste qui pourra proposer des équipements adaptés, et ainsi pallier toute dégénérescence auditive.

 

Les acouphènes liés à une surexposition sonore

Les bruits forts comme vecteur de risque

Nombreuses sont les personnes qui ressentent une désagréable sensation cotonneuse après un concert, avec l’impression d’être « dans le brouillard », accompagnée bien souvent de troubles auditifs et d’une baisse de la capacité d’écoute. C’est tout à fait « normal » après une trop grande exposition à des bruits forts pendant une longue période. Le plus souvent, la gêne disparait après une bonne nuit de sommeil, ou bien quelques jours plus tard dans le pire des cas. Cependant, l’oreille dispose d’un nombre de cellules limité, et toute agression va réduire durablement ce capital. Le traumatisme subi par le système auditif de la personne peut avoir de lourdes conséquences sur sa qualité de vie…

En effet, la surexposition peut entraîner une forte et inaltérable dégradation de l’oreille, et participer à la création d’acouphènes permanents. Cela peut être dû à un choc trop violent, ou bien à une écoute prolongée de musique, via un casque par exemple. Quelques heures d’écoute par jour s’avèrent déjà nuisibles si le volume est trop élevé (plus de 85dB).

 Agressions et conséquences du bruit sur la santé

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L’hyperacousie

L’hyperacousie peut être définie comme une intolérance aux sons de manière générale – forts ou non –, douloureuse dans certains cas. Elle est la conséquence d’une agression de l’oreille causée par un traumatisme auditif violent, et va accompagner l’acouphène dans approximativement 40% des cas. En revanche, environ 80% des personnes victimes d’hyperacousie perçoivent également des acouphènes4.

Les symptômes sont facilement identifiables : des maux de tête, une fatigue poussée et une sensibilité aux bruits qui pourtant peuvent sembler banals aux yeux de tous. Des portes qui claquent, des objets qui tombent, des sonneries de téléphone fortes ou bien encore le bruit de moteurs en marche deviennent vite insupportables. La personne doit alors complétement adapter son environnement sonore pour faire face à ce trouble…

Les personnes atteintes d’hyperacousie, légère ou grave, peuvent ressentir un isolement social et professionnel. Il est dû en partie à l’impossibilité de sortir en environnement urbain, souvent agressif pour l’audition. Il convient d’en parler à un professionnel afin d’en discuter, d’éviter son accentuation, et d’amoindrir la douleur.

 

Les acouphènes liés à d’autres facteurs

Les acouphènes dus au stress

Le stress n’est pas directement créateur d’acouphènes. On constate cependant que les personnes anxieuses sont plus susceptibles d’être victimes d’acouphènes que les autres. Le plus souvent, ils prennent dans ce cas précis une forme pulsatile.

En effet, une situation stressante va libérer des hormones, modifier l’afflux sanguin vers le cerveau et les oreilles et limiter l’apport d’oxygène au niveau de l’oreille interne principalement. Les chocs émotionnels violents – comme les deuils – ont ainsi pour effet d’aggraver la sensation d’acouphènes ou même les faire persister durablement. Si vous traversez une période difficile, n’hésitez pas à consulter un professionnel. Il pourra vous aider à surmonter vos angoisses afin de ne pas voir apparaître ces problèmes de santé auditive.

Les acouphènes et la fatigue

La fatigue, physique ou mentale, peut avoir un impact négatif sur la santé. Chez certaines personnes, elle peut même provoquer des acouphènes aigus prenant la forme de sifflements stridents. Acouphènes et fatigue « auditive » sont ici intimement liés : à savoir qu’une accumulation de nuisances sonores épuise progressivement l’oreille. Ils peuvent être également accompagnés, dans certains rares cas, de vertiges ou de pertes d’équilibre.

 

Les acouphènes peuvent avoir différentes sources

Les bouchons

Les bouchons d’oreilles de taille conséquente – cérumen –, ou bien la présence d’un corps étranger dans l’utricule, peuvent entraîner des troubles de l’audition et l’apparition d’acouphènes chez certains patients. Un médecin traite facilement le problème en ôtant le bouchon et en dégageant les voies.

Les otites

Une otite légère ou grave, causant une inflammation au niveau de l’oreille, provoque parfois une baisse de l’acuité auditive et des acouphènes. Il n’existe cependant pas de véritable corrélation entre les deux. Cela se produit uniquement lorsque des zones précises de l’oreille, telles que le tympan par exemple, sont affectées, occasionnant ainsi des tensions dans toute la région.

Une otite séreuse, considérée comme plus grave qu’une otite classique, peut également entraîner l’apparition d’acouphènes en fonction de son emplacement dans l’oreille. Dans cette situation, il est vivement conseillé de consulter un spécialiste. Les enfants les plus jeunes sont une population particulièrement à risques pour ce type d’acouphène.

Les causes les plus graves

Certains acouphènes peuvent être symptomatiques d’une maladie grave nécessitant un traitement immédiat.

  • La maladie de Ménière : il s’agit d’une maladie touchant l’oreille interne et se manifestant sous la forme de sifflements ou bourdonnements, de vertiges, mais également de pertes d’équilibre. Des crises peuvent apparaître à une fréquence très espacée (plusieurs mois) ou très proche (plusieurs fois par semaine).
  • La maladie de Paget : elle est généralement diagnostiquée chez les hommes de plus de 50 ans et consiste en une dystrophie osseuse condensante, autrement dit une modification du tissu osseux. Les symptômes comprennent des douleurs osseuses, une déformation des os, ou bien même une surdité passagère causant des acouphènes.
  • Un acouphène lié à une tumeur au niveau du crâne, du cou, ou bien de l’oreille : il peut s’agir d’un neurinome, qui touche principalement les femmes et affecte les nerfs de l’audition et de l’équilibre. Ce cas de tumeur est cependant très rare.
  • L’otospongiose : cette modification de la structure des os se traduit par une perte continue de l’acuité auditive et par l’apparition d’acouphènes chez certains patients (environ 30 à 80% des cas en moyenne).

Les acouphènes d’origine psychologique

Même sans choc émotionnel violent, une longue période de tensions au niveau professionnel ou familial, ou la résurgence de souvenirs douloureux peuvent créer des troubles psychologiques, et donc des acouphènes. On parle alors d’acouphènes « subjectifs », car seul le patient les entend (contrairement aux acouphènes objectifs, perceptibles par le médecin ORL).

Le cerveau, et en particulier notre système limbique, ne joue dès lors plus son rôle de filtre : nous percevons ainsi des bruits qui ont toujours été présents, et qui deviennent non seulement audibles, mais difficilement supportables. La solution ? Conditionner le patient pour qu’il apprenne à vivre avec ses acouphènes d’origine psychologique. Ces thérapies dites d’« habituation » peuvent être suivies avec un professionnel spécialisé en sophrologie ou en psychologie comportementale.

Qu’ils soient subjectifs ou objectifs, les acouphènes pulsatiles ou classiques peuvent provenir de différents types de maladies, physiques ou psychiques. Dans tous les cas, connaître les causes permet de trouver la thérapie ou le traitement adapté !

Quel est le meilleur traitement contre les acouphènes ?

Pour finir, rappelons les principaux traitements permettant de soulager les acouphènes : en cas de presbyacousie, un appareillage est conseillé, afin de traiter les acouphènes tout en rendant une bonne audition. Certaines pathologies chroniques provoquant les acouphènes peuvent être freinées par des interventions chirurgicales (otospongiose, maladie de Ménière, neurinome de l’acoustique…). Si des médicaments peuvent être proposés pour des acouphènes pulsatiles d’origine circulatoire, la plupart du temps les médecins orienteront aussi vers des méthodes alternatives : bruit blanc, écoute de sons apaisants et musiques douces, homéopathie, acupuncture, méditation… En complément d’un soutien psychologique et de thérapies « d’habituation », peuvent changer le quotidien des personnes atteintes d’acouphènes.

4« Apport de l’audioprothèse pour les acouphéniques et hyperacousiques » France Acouphènes.org Juin 2017, https://www.france-acouphenes.fr/hyperacousie.html

 

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