Comprendre
Tout savoir sur la surdité avec Audition Conseil France Tout savoir sur la surdité

Tout savoir sur la surdité

On appelle surdité, ou hypoacousie, la diminution partielle ou totale des capacités auditives. Celle-ci survient lorsque l’une des parties de l’oreille sont atteintes, soit bouchée soit endommagée, et que le son ne parvient plus jusqu’au cerveau de la personne. Il faut savoir qu’il y a deux types de surdités différentes : la surdité de perception et la surdité de transmission, qui ne touchent pas les mêmes organes de l’appareil auditif. Ces troubles empêchent les sourds d’entendre des éléments de communication importants, tout comme des indices sonores précieux dans leur environnement, ce qui induit de nombreuses difficultés dans la vie quotidienne… Heureusement, du langage des signes à l’appareillage en passant par l’implant cochléaire, il existe aujourd’hui des solutions innovantes pour pallier cette déficience auditive !

Qu’est-ce que la surdité ?

L’oreille, un mécanisme complexe

Notre oreille est constituée de 3 parties : l’oreille externe, qui va du pavillon au conduit auditif externe ; l’oreille moyenne, qui comprend le tympan et sa cavité, ainsi que la trompe d’Eustache et 3 petits osselets appelés le marteau, l’enclume et l’étrier ; et enfin l’oreille interne, dans laquelle de minuscules canaux relient les os à la cochlée, membrane cartilagineuse en forme d’escargot remplie de liquide, puis au nerf auditif. Le son voyage sous forme de vibrations à travers les trois parties de l’oreille. Ensuite, celui-ci est envoyé au cerveau sous la forme d’impulsions électriques.

Les troubles auditifs, pouvant aller d’une légère perte auditive jusqu’à la surdité complète, apparaissent lorsque l’un de ces organes ne fonctionne plus.

Si l’on constate une déficience au niveau de l’oreille externe ou moyenne, on parlera de surdité de transmission : le son n’arrive plus jusqu’à l’oreille interne, la personne n’entend pas. En revanche, si l’oreille interne ou le nerf auditif sont touchés, il s’agit d’une surdité de perception : le bruit parvient bien au tympan, mais ne peut ensuite être interprété… Typiquement, l’homme ou la femme atteinte entend, mais ne comprend pas. L’oreille interne étant responsable de l’équilibre, cette sorte de surdité peut s’accompagner de vertiges et d’acouphènes

Différentes causes peuvent provoquer ces surdités.

Quand apparaît la surdité ?

Dans le cas d’une surdité de transmission, les causes sont les suivantes :

  • Dès la naissance, en cas de malformation congénitale (par exemple l’absence de conduit auditif…). Des dépistages sont systématiquement proposés dans les maternités, aux premiers jours de vie de l’enfant.
  • Suite à un problème mécanique : soit le conduit auditif est obstrué par un corps étranger ou un bouchon de cérumen, soit l’on constate la présence de liquide derrière le tympan (l’otite séreuse, très fréquente chez les enfants, concerne presque un enfant sur 5 de moins de 5 ans)
  • Suite à une maladie dégénérative touchant les os de l’oreille interne, nommée otospongiose, qui progressivement ankylose l’étrier, stoppant son mouvement qui habituellement transmet les vibrations sonores à la cochlée
  • Après un traumatisme crânien

Dans le cas de la surdité de perception :

  • Suite à une tumeur bénigne (neurinome de l’acoustique)
  • Dans le cas de la maladie de Ménière, qui touche le labyrinthe et provoque surdité, vertiges et acouphènes
  • À cause de l’âge, on parle alors de presbyacousie : en moyenne, nous perdons 0,5 décibel par an à partir de 65 ans, un décibel par an dès 75 ans, et deux décibels par an après 85 ans. La personne vous entend, mais ne comprend pas…
  • Suite à la prise de médicaments ototoxiques : nocif pour les oreilles, ce type de traitement détruit les cellules ciliées de l’oreille interne
  • Un choc dans l’oreille interne après un barotraumatisme, par exemple en faisant de la plongée
  • Après une trop forte exposition ou un traumatisme sonore (explosion qui provoque la déchirure du tympan…)

À ce propos, rappelons que le seuil de danger pour l’audition se situe à 85 décibels : c’est le niveau perçu dans une rue avec beaucoup de circulation, celui d’une tondeuse à gazon… Par ailleurs, il suffit de 30 minutes d’exposition à un son à 90 décibels (lors d’un concert sans protection auditive par exemple), pour dépasser le seuil de tolérance… À ce stade, l’oreille interne est atteinte, et l’audition peut commencer à se dégrader !

Tout savoir sur la surdité avec AUDITION CONSEIL France

Les différents types et niveaux de surdités

On dénombre 4 niveaux de surdité : légère, moyenne, sévère, et profonde.

  • Légère : la perte se situe entre 20 et 40 décibels (db), la personne perçoit les voix si on parle normalement, mais pas certains bruits environnants (chant des oiseaux, pluie…)
  • Moyenne : la perte varie entre 40 et 70 db, la personne ne peut plus entendre ou ne comprend plus les mots à moins de crier, a tendance à mettre le son de la télévision ou la musique très fort
  • Sévère : on constate une perte allant de 70 à 90 db : pour que l’adulte ou l’enfant sourd comprenne, il faut à présent crier et se mettre tout près de son oreille
  • Profonde : entre 90 et 100 db, elle ne perçoit plus aucune parole

Cette échelle ne traduit pas pleinement la réalité du vécu des personnes malentendantes : en effet, même une surdité légère peut constituer une gêne dans la vie sociale et professionnelle. Il ne faut donc pas attendre que la perte auditive s’installe pour consulter un audioprothésiste et faire un test auditif !

Quelles conséquences a la surdité sur le quotidien ?

En fonction des personnes, de leur âge et de leurs habitudes, elles peuvent être différentes… Cependant, certains signes sont constants, surtout chez le sujet âgé, et apparaissent progressivement.

  • Des conséquences pratiques : Ceux et celles atteintes de surdité légère vont commencer à faire répéter ses interlocuteurs plus souvent, monter le volume de leur musique ou de leur télévision. Ensuite, des quiproquos, retards, incompréhensions peuvent se multiplier, notamment au travail… Il est alors important d’informer rapidement son employeur. Des accidents peuvent aussi survenir dans la rue à cause de la circulation, si la personne n’entend pas le bruit des voitures. Chez les enfants et les adolescents, la scolarité va être impactée : on verra des retards dans l’acquisition du langage et de la lecture pour les plus jeunes, tandis qu’on aura l’impression que les enfants plus âgés sont distraits ou n’écoutent pas en cours…
  • Des conséquences morales et psychologiques : on observe tout d’abord une certaine fatigabilité lorsque de nombreux convives sont présents, ou s’il est nécessaire de se concentrer sur un film ou un discours pendant longtemps. Les sourds et malentendants, quand leurs troubles débutent, peuvent montrer beaucoup d’agacement de devoir fournir tant d’efforts, parfois en vain… Ils vont alors s’isoler, arrêter de sortir et de pratiquer leurs loisirs préférés, pour ne plus avoir à affronter ces situations pénibles. Ils peuvent aussi limiter les sujets de conversation avec leurs proches au strict nécessaire… La vie sociale est ainsi fortement impactée.
  • Des conséquences physiques et neurologiques : parlant de moins en moins, celui ou celle qui est atteint de surdité est moins stimulé au niveau de ses capacités cognitives… celles-ci peuvent se dégrader, et on observe donc plus de risques de maladies neurodégénératives, comme Alzheimer.

De nombreuses solutions existent, pour éviter de passer par ces différents stades !

Les solutions contre la surdité

Consulter un professionnel et passer des examens auditifs

La première chose à faire, lorsque l’on observe ces signes pour soi-même ou l’un de ses proches, est de consulter ou de l’amener chez son médecin traitant. Si celui-ci constate une perte auditive, il pourra l’orienter vers un ORL pour des examens supplémentaires, tels qu’une otoscopie (auscultation du conduit auditif l’oreille grâce à un petit outil muni d’une lampe) : s’il aperçoit un bouchon de cérumen ou un corps étranger, il peut alors l’ôter et rendre au patient ses capacités auditives ! Un traitement contre des otites chroniques ou séreuses peut aussi éviter que la perte auditive ne s’installe.

S’il diagnostique une atteinte plus importante, le spécialiste de l’audition, tout comme un audioprothésiste, peut également effectuer une audiométrie vocale ou une audiométrie tonale, pour évaluer la compréhension des mots et la perception des sons. Ceci lui permettra de poursuivre sa recherche pour déterminer s’il s’agit d’une surdité de perception ou de transmission, et éventuellement de prescrire le type d’appareillage adéquat.

Le suivi de la surdité chez l’enfant

Une détection précoce permet, chez les enfants, d’éviter des retards de langage importants, et également de développer ses capacités sociales normalement ! Plus un enfant est pris en charge à temps, plus il pourra s’intégrer dans son environnement.

Dans les cas les moins sévères de surdité passagère liée à une otite séreuse, les ORL préconisent fréquemment la pose d’un aérateur transtympanique (anciennement appelé yo-yo) : après une intervention bénigne, celui-ci permettra d’évacuer en permanence le liquide accumulé derrière le tympan. Il peut être gardé plusieurs mois ou plusieurs années, mais ne gênera pas votre enfant… En revanche, vous devrez faire très attention à protéger ses oreilles de l’eau du bain et de la piscine, pour éviter les infections.

Dans les cas plus graves, on proposera souvent aux plus jeunes soit un appareil adapté, soit un implant cochléaire en cas de surdité profonde. Celui-ci, posé lors d’une intervention chirurgicale assez délicate, comporte une partie interne implantée sous la peau, et une partie externe avec un récepteur. Dans tous les cas, un suivi avec un orthophoniste sera nécessaire suite à l’appareillage ou la mise en place de l’implant, pour que l’enfant se réapproprie les sons. Le professionnel pourra ensuite suivre le jeune pour l’aider à surmonter ses difficultés dans sa scolarité. Il pourra également lui apprendre la langue des signes pour faciliter la communication, surtout si la surdité est sévère.

Chez l’adulte et la personne âgée

Aujourd’hui, les appareils auditifs permettent de retrouver une vie sociale active !

D’autres aménagements sont disponibles pour adapter l’environnement domestique et professionnel :

  • Chez soi :
    – installer des alarmes visuelles et/ou vibrantes, des sous-titrages pour la télévision…
    – Limiter les sons nuisibles en choisissant des appareils ménagers silencieux
    – Créer des fenêtres ou passe-plats pour faciliter la communication entre les pièces
    – Si vous êtes appareillés : utiliser des casques ou un système Bluetooth® pour recevoir vos appels et la télévision directement dans vos appareils auditifs
  • Les endroits publics sont souvent équipés de boucles magnétiques : il suffit alors de sélectionner le programme correspondant de votre appareil pour recevoir les annonces ou profiter du discours ou du spectacle (gares, aéroports, salles de concert, stades, lieux de culte…)
  • Dans l’environnement professionnel : Il existe également des applications qui transcrivent les appels en direct, et des services de transcription/ traduction dédiés aux sourds et malentendants

Les appareillages pour lutter contre la surdité

En fonction du degré de surdité, différents types d’appareils auditifs existent : contour d’oreille performant, intra-auriculaire invisible, microcontour… Votre audioprothésiste saura vous guider !

En effet, chaque personne a des besoins différents, en fonction de la nature de ses troubles, mais aussi de ses habitudes de vie et de son environnement. Dans tous les cas, vous disposerez d’une période d’essai de 30 jours pour vous adapter, et vérifier que votre appareil correspond à vos attentes. Aujourd’hui, il existe de nombreux appareils de plus en plus petits, connectables à votre téléphone, télévision et tablette pour profiter de tous vos contenus, et souvent rechargeables. Grâce à la réforme 100 % santé, vous pouvez également bénéficier d’un certain nombre d’appareils auditifs aux options basiques, remboursés intégralement par votre mutuelle et la Sécurité Sociale !