Comprendre
Parfois les symptômes sont des alertes qui vous signalent qu'il est temps de vous faire dépister Quand faut-il faire un bilan auditif ?

Quand faut-il faire un bilan auditif ?

Les symptômes généraux

En règle générale, les dégradations auditives sont facilement repérables par un simple bilan chez un patient. Il convient de consulter votre médecin généraliste ou votre ORL si certains des symptômes suivants apparaissent :

  • Une gêne pour la compréhension des conversations dans le bruit ou lorsque vous écoutez la télévision.
  • Des difficultés à comprendre votre entourage, avec l’impression que celui-ci n’articule que trop peu, ou parle à voix basse.
  • Un volume très élevé nécessaire pour écouter distinctement la télévision ou la radio.
  • Un besoin de concentration pour suivre une discussion.
  • Des vertiges à répétition et des maux de tête.
  • Des acouphènes permanents ou cycliques. Ils accompagnent le plus souvent les pertes auditives.
  • Une hypersensibilité particulière aux bruits, parfois banals, les sons de la vie de tous les jours devenant insupportables (on parle alors d’hyperacousie).
  • Des pertes d’audition diagnostiquées chez certains membres de votre famille, et particulièrement chez vos ascendants.
  • Une succession d’otites ou douleurs d’oreille revenant régulièrement.

Sont autant de signes qu’un test auditif s’impose.

Certains médicaments ont des effets secondaires pouvant affecter l’oreille, et provoquer surdité légère ou autres sensations désagréables. On parle alors de médicaments ototoxiques. Il est recommandé de consulter attentivement les notices d’utilisation pour prévenir tout risque. Il s’agit le plus souvent d’antibiotiques, de diurétiques, d’aspirines, ou encore d’anticancéreux.

Symptômes problèmes auditifs

La presbyacousie

Dans la majorité des cas, les pertes auditives surviennent après un certain âge et sont symptomatiques du vieillissement naturel de l’oreille. Les spécialistes nomment ce phénomène presbyacousie. Se faire tester dans des centres auditifs n’est alors pas inutile…

La presbyacousie se développe dès l’âge de 25 ans, même si elle demeure souvent imperceptible pendant de nombreuses années. On observe une perte de 0.5 décibels par an en moyenne à partir de l’âge de 65 ans, de 1.0 décibels à partir de 70 ans, et enfin de 2 décibels annuellement une fois le cap des 80 ans franchi. La perte d’audition s’amplifie donc avec l’âge…

Le contrôle de l’audition apparaît donc comme nécessaire à partir d’un certain âge. Il est conseillé de faire des tests d’acuité auditive à partir de 60 ans, ou à partir de 50 ans si des gênes particulières se manifestent précocement, et ce tous les ans. Une consultation chez son médecin généraliste, chez un O.R.L (Oto-rhino-laryngologiste), ou même chez un audioprothésiste, permettra de mesurer une possible dégradation de l’ouïe, et d’apporter diverses solutions. Un dépistage à ne pas négliger… Les résultats de l’examen appelé audiogramme permettent aux médecins ou audioprothésistes de vérifier quelles fréquences vous percevez, et éventuellement de vous prescrire les appareils auditifs adaptés à vos besoins.

Le traumatisme sonore

Le problème des pertes auditives ne concerne pas uniquement les populations les plus âgées, mais touche également les plus jeune, on en constate même chez l’enfant. En cas de surexposition à un son considéré comme trop fort – supérieur à 85 décibels selon l’OMS1 – l’oreille va être endommagée, et une dégradation auditive constatée. Les lieux bruyants comme les discothèques ou les salles de concerts sont à éviter sans protections auditives adaptées, ainsi que les espaces en travaux. Il est d’ailleurs indiqué aux professionnels du bâtiment de se protéger quotidiennement les oreilles. En cas de problème consécutif à un choc auditif violent et / ou répété, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé (ORL, audioprothésiste…) dans les plus brefs délais.

Dans le milieu professionnel, les durées d’exposition à des bruits supérieurs à 80 décibels peuvent entraîner de gros risques pour la santé auditive des travailleurs. Au-delà d’une exposition à 80dB sur plus de 8 heures, le seuil de nocivité pour les oreilles est atteint et l’employeur doit mettre à disposition des protections auditives pour ses salariés2.

EXEMPLE DE DURÉES D’EXPOSITION QUOTIDIENNES ÉQUIVALENTES

Niveau sonore en dB(A) Durée d’exposition
80 8 h
83 4 h
86 2 h
89 1 h
92 30 min
95 15 min
98 7,5 min

Par exemple, être exposé 8 heures à 80 dB(A) est aussi dangereux que d’être exposé 1 heure à 89 dB(A).

1 « Le risque de déficience auditive concerne 1.1 milliard de personnes » Organisation Mondiale de la Santé, Février 2015, https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/ear-care/fr/
2 Source INRS : https://www.inrs.fr/risques/bruit/reglementation.html

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