Qu’appelle-t-on déficience auditive ? Quelles sont ses causes et ses conséquences, et comment la traiter ? Découvrez-en plus dans ce dossier.
Qu’est-ce que la déficience auditive ?
On parle de déficience auditive lorsque l’on constate une baisse d’audition dont les conséquences sont visibles dans la vie quotidienne pour la personne : dès 20 décibels de perte, elle entend moins bien, a quelques difficultés à suivre une conversation… C’est une surdité légère. À partir de 40 décibels de baisse d’audition, le handicap est plus important, c’est la surdité moyenne. Dès 70 décibels, la personne est dite sourde, car elle a atteint les niveaux « sévère » à « profond » de surdité.
Quelles sont les principales causes de déficience auditive ?
Tout d’abord, rappelons qu’il existe deux principaux types de perte auditive : la surdité de transmission, qui touche l’oreille externe, le conduit auditif et la zone du tympan et ses osselets (oreille moyenne) ; et deuxièmement la surdité de perception, qui touche l’oreille interne, à savoir la cochlée et le nerf auditif.
La déficience auditive peut survenir à n’importe quel âge. Chez les enfants, les troubles peuvent être présents dès la naissance, en cas de malformation du conduit ou du nerf auditif… C’est pourquoi le dépistage est systématiquement proposé dans les maternités, à quelques jours de vie. On estime que la prévalence est de 3 enfants sur 1000 qui viennent au monde avec une surdité profonde, et ceci est parfois l’un des signes d’anomalies génétiques. Chez le petit enfant, les parents sont invités à consulter sans attendre en cas d’infection du tympan comme une otite, et à ne pas faire l’impasse sur le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole), pour éviter des maladies qui endommagent gravement les oreilles et le système auditif si elles ne sont pas traitées à temps.
Pour l’adolescent et le jeune adulte, la prévention face à une exposition nocive au bruit permet de préserver la santé de l’oreille, et particulièrement de la cochlée : cet organe, situé dans l’oreille interne, est tapissé de cellules ciliées très fragiles, qu’un niveau sonore trop élevé ou fréquent peut détruire irrémédiablement… 6 % des 15-24 ans seraient ainsi atteints de déficience de l’audition. Ces cellules peuvent également être fragilisées par la prise de certains médicaments plus tard dans la vie.
Si l’on constate soudainement une légère perte d’audition, le médecin traitant est la première personne à consulter : ce professionnel de santé peut soulager le patient suite à un simple examen, par exemple si ses oreilles sont bouchées… Ou l’inviter à consulter un confrère ORL, si il souffre d’acouphènes ou d’autres anomalies, évoquant des maladies dégénératives du système auditif (syndrome de Ménière, otospongiose, neurinome de l’acoustique…).
Enfin, chez les personnes âgées, les pertes auditives sont courantes : on parle de presbyacousie, et sa prévalence est estimée à 65% de la population des plus de 65 ans ! C’est pourquoi, au-delà de cet âge, rencontrer un audioprothésiste au moins une fois par an pour un bilan, dans l’un des centres spécialisés dans l’audition de sa région, est un excellent réflexe de santé !
Les principales conséquences d’une déficience auditive
Bien avant d’atteindre ce que l’on appelle la surdité, quelques signes devraient amener à consulter, en dehors du dépistage systématique proposé chez l’enfant et la personne âgée.
Une surdité dite légère ne se détecte pas facilement… Les premiers troubles peuvent se manifester par une légère gêne pour poursuivre les conversations dans le bruit, ou lorsque de nombreux interlocuteurs sont présents. On va d’abord faire répéter plus fréquemment, augmenter le son de la télévision par exemple. Face à ces difficultés croissantes à communiquer, et plus la déficience s’installe, plus celui ou celle qui est touché par le handicap va avoir tendance à s’isoler, pour ne pas affronter une autre situation pénible, et éviter la fatigue liée à l’effort d’écoute. Or, quel que soit l’âge, parler stimule les fonctions neuronales : chez l’enfant, cela permet le développement et la socialisation, et chez les seniors, c’est un entraînement nécessaire pour le cerveau… À défaut d’appareillage, les pertes auditives faciliteraient d’ailleurs l’apparition de démence sénile et de la maladie d’Alzheimer.
Un simple test auprès d’un audioprothésiste peut pourtant tout changer !
Comment traiter la déficience auditive ?
En dehors des soins médicaux apportés pour une infection du tympan, par exemple une otite, ou encore un bouchon causant une perte temporaire, le principal traitement proposé en cas de déficience auditive est le port d’un appareil auditif !
Il existe aujourd’hui plusieurs types d’aides auditives, dont le choix dépendra à la fois du budget, des besoins liés au degré de surdité, et des envies de la personne. Il faut savoir qu’aujourd’hui, depuis l’apparition de la loi 100 % santé, tout audioprothésiste a l’obligation de vous présenter un « panier » d’appareils auditifs aux options basiques et 100 % remboursable.
Suite à un examen de vos oreilles, votre audioprothésiste vous fera passer un bilan de l’audition plus complet dans une cabine acoustique. Ce test, appelé audiométrie et réalisé dans tous les centres de santé auditive, permet un dépistage précis, le professionnel pouvant ainsi déterminer quels types d’appareils auditifs sont faits pour vous.
Les aides intra-auriculaires, qui se glissent dans le conduit au niveau de l’oreille externe, sont le type d’appareillage le plus indiqué en cas de surdité légère à moyenne, notamment de transmission. Ce traitement auditif est presque invisible ! Lorsque la perception des sons est plus complexe, un appareillage appelé contour d’oreille, qui se place derrière le pavillon, est préconisé.
Si le médecin estime, en revanche, qu’un appareil auditif ne suffira pas, il peut indiquer une intervention chirurgicale pour poser un implant dans l’oreille interne, au niveau de la cochlée. Chez les enfants comme pour un adulte, consulter un orthophoniste pour apprendre la langue des signes est le meilleur moyen de reprendre la communication, quel que soit son âge, si la surdité est sévère et le handicap installé.