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Les acouphènes

Les acouphènes sont des sensations auditives perçues sans qu’il y ait de bruit réel dans l’environnement. Ils se manifestent généralement sous forme de sifflements, de bourdonnements, de grésillements ou de cliquetis, et sont ressentis dans une ou deux oreilles, voire parfois de manière plus diffuse dans la tête. Ce phénomène, bien qu’il ne soit pas dangereux en soi, peut s’avérer extrêmement gênant pour ceux qui en souffrent. On estime qu’une personne sur dix est concernée de manière durable ou récurrente, et dans certains cas, les acouphènes peuvent altérer fortement la qualité de vie.

Quelles sont les causes des acouphènes ?

Les causes des acouphènes sont multiples et souvent intriquées. Parmi les plus fréquentes, on retrouve les traumatismes sonores, comme une exposition brutale à un bruit très fort (concert, pétard, tir, outil industriel), mais aussi l’exposition prolongée à des sons à volume élevé (casque audio, machines, environnement professionnel bruyant). Dans ces cas, les cellules sensorielles de l’oreille interne, appelées cellules ciliées, peuvent être endommagées. Ces cellules ont pour rôle de transformer les vibrations sonores en signaux électriques transmis au cerveau via le nerf auditif. Lorsqu’elles sont altérées, le cerveau peut interpréter de façon erronée l’absence de signal comme un son parasite : c’est l’un des mécanismes supposés de l’apparition des acouphènes.

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D'autres origines possibles

Mais d’autres origines sont possibles. Les troubles de l’oreille interne, comme la maladie de Ménière, certaines infections ou inflammations, les bouchons de cérumen ou encore les troubles circulatoires dans les vaisseaux proches de l’oreille, peuvent aussi être en cause. Certaines personnes ressentent un acouphène pulsatile, souvent en lien avec leur rythme cardiaque, ce qui peut orienter vers une origine vasculaire. Il existe aussi des acouphènes somatiques, influencés par les mouvements du cou, de la mâchoire ou de la posture, ce qui montre que le système musculo-squelettique peut, dans certains cas, participer à leur survenue. Des causes plus rares existent également, comme les tumeurs du nerf auditif ou des troubles neurologiques, mais elles sont heureusement peu fréquentes.

Le rôle du stress et des émotions

Les facteurs psychologiques jouent aussi un rôle important. Même si le stress ou l’anxiété ne sont pas à proprement parler des causes d’acouphènes, ils peuvent clairement les amplifier ou en aggraver la perception. Un son faible mais constant devient plus envahissant lorsque le système nerveux est en état d’alerte. Cela explique pourquoi certaines personnes ne sont gênées que la nuit, dans le silence, ou lors de périodes de tension émotionnelle.
Chez d’autres, le bruit peut devenir obsessionnel, générant de l’irritabilité, de l’insomnie, voire des troubles anxieux ou dépressifs. Ce cercle vicieux entre acouphènes et mal-être psychologique est l’une des dimensions les plus complexes à traiter.

Diagnostic et prise en charge médicale

Le diagnostic repose avant tout sur l’écoute attentive du patient. Un examen ORL complet est nécessaire, incluant une évaluation de l’audition car une perte auditive, même légère ou unilatérale est souvent associée aux acouphènes. Dans certains cas, des examens d’imagerie (IRM, scanner) ou des tests sanguins sont prescrits, surtout si les symptômes sont inhabituels, récents, ou unilatéraux. Une fois les causes identifiées ou écartées, on peut envisager des pistes thérapeutiques.

Quelles solutions existent ?

Il n’existe pas de traitement universel ni de remède miracle. Cependant, de nombreuses approches peuvent apporter un soulagement significatif. Les thérapies sonores, par exemple, consistent à réintroduire des sons neutres ou agréables (bruits blancs, musique douce, sons naturels) pour masquer ou habituer le cerveau aux acouphènes. Cette stratégie, appelée thérapie de rééducation de l’acouphène (TRT), a montré une certaine efficacité, surtout lorsqu’elle est combinée à un accompagnement psychologique. Les thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider à modifier la perception et la réaction émotionnelle face au bruit, à réduire l’anxiété qu’il provoque, et à rompre le cercle vicieux entre stress et amplification auditive.
Lorsque les acouphènes sont associés à une perte auditive, le port d’un appareil auditif peut être très bénéfique. En amplifiant les sons extérieurs, il permet au cerveau de se reconcentrer sur des stimulations réelles et de moins focaliser son attention sur le bruit parasite. Dans les cas plus complexes, certaines unités spécialisées dans les troubles de l’audition proposent une prise en charge multidisciplinaire, avec ORL, audioprothésiste, psychologue et sophrologue, pour offrir une réponse globale et adaptée.

Prévenir les acouphènes

Prévenir les acouphènes passe surtout par la protection auditive. Il est essentiel d’éviter les expositions prolongées à des volumes élevés, que ce soit dans un cadre professionnel, festif ou domestique. Porter des bouchons d’oreilles dans les concerts, limiter le volume des écouteurs, faire des pauses lors d’une écoute prolongée sont des réflexes simples mais efficaces. Il faut aussi veiller à sa santé générale : une bonne hygiène de vie, une gestion du stress et un sommeil de qualité contribuent indirectement à prévenir ou atténuer la gêne liée aux acouphènes.
Les acouphènes, bien que souvent considérés comme un simple “bruit dans la tête”, représentent un véritable enjeu de santé auditive. S’ils sont bénins dans de nombreux cas, ils peuvent devenir très envahissants lorsqu’ils s’installent dans la durée. Comprendre leur origine, consulter tôt, être bien accompagné et adopter les bons réflexes permet souvent de mieux les vivre voire, pour certains, de les oublier presque totalement.