L’Hommage des artistes au paysage sonore
Auteurs et compositeurs expriment de multiples façons « le chant du monde », pour reprendre les mots de l’écrivain Jean Giono. Exemples avec un Américain, un Français et un Russe, témoins de leur temps.
« Entendre est une manière de toucher à distance, et l’intimité s’élargit au social lorsque plusieurs personnes se réunissent pour écouter ensemble. » Raymond Murray Schafer dit combien les sons nous touchent. Musicien et enseignant, connu dans le monde entier pour ses travaux d’étude des paysages sonores, il a regroupé ses connaissances dans son dernier livre, Le Paysage sonore, Le monde comme musique, paru aux éditions Wildproject en 2010.
Dans la première partie de cet ouvrage, R. Murray Shafer évoque les paysages sonores naturels. Il parle des « voix de la mer », si différentes d’une géographie à l’autre, d’un climat à l’autre. Il souligne la multiplicité des rythmes de l’océan, dont certains, biologiques, épousent ceux de l’être humain : « le rythme des vagues est celui du coeur et des poumons, le rythme des marées, celui du jour et de la nuit ». Mer et océan témoignent de la vitalité de l’eau qui « renaît en permanence » sous diverses formes physiques et sonores : « Un torrent de montage est une corde aux notes multiples qui vibrent en stéréophonie pour qui sait écouter ».
1Souvenirs et commentaires, Igor Stravinsky. Traduction parue chez Gallimard.